lundi 29 juillet 2013

Tata Odette t'explique : comment parler des exs

C’est les vacances, il fait beau à Paris, il fait chaud, et une douce langueur m’envahit. Mais comme je ne peux pas vous laisser en manque d’article trop longtemps, j’ai fait appel à une grande amie à moi, toujours avide de prodiguer de magnifiques conseils sur la vie ! Je vous présente donc Tata Odette ! Tata, les lecteurs... Les lecteurs, Tata. Et moi je vais aller piquer un petit roupillon bien mérité !


***


Ah mes aïeux, dans ton ventre c’est la fanfare : tu as l’impression qu’une nuée de papillons te chatouille les intestins et te fait des guillis dans le nombril ! Soit ça... soit tu as très mal digéré ton chili con carne de ce midi et je te souhaite bon courage pour la suite. Enfin dans tous les cas, tu es fortement éprise d’une personne et tout ton corps te le fait bien sentir !

Quand tu es avec cette personne, ton rire un peu niais résonne à chacune de ses blagues, tu bats des cils tellement vite qu’il/elle t’a surnommé “mon petit colibri”, ou bien tu as placardé une photo de lui/elle en face de tes toilettes. Peut-être même que tu as une envie incontrôlable de lui écrire des poèmes d'amour sur fond de rose rouge ou de coucher de soleil.


Tu t'es même dis que vous aviez une chance de gagner aux Zamours ! Ne mens pas petit fifrelin !


Formidable ! Vous parlez de tout et c’est merveilleux... de tout ? Tu es sûr-e ? Parce que s’il y a bien un sujet qu’il faut fuir comme la peste et ne jamais aborder même au péril de ta vie (si si !) c’est bien : LES EXS !! Oui tu sais, ce garçon, ou cette fille avec qui tu n'as pas convolé en juste noce... avec qui tu batifolais dans le pêché !

Dans quels cas ne pas mentionner son ex :
- quand tu es en tête à tête avec ton actuel et que tel un léger renvoi provoqué par l'émotion vive, tu lâches un imposant : “woaa... tes yeux sont presque aussi beaux que ceux de mon ex !”
- quand tu parles des défauts de ton actuel : “Non mais au moins mon ex il faisait pas des concours de crachats comme toi !”
- quand tu veux faire un compliment menaçant : “Tu n’es vraiment pas un aussi gros connard que mon ex ! Mais bon...”
- quand tu veux parler de choses et d’autres : “Tu es breton ?! Mon ex aussi...”

Parce que le mot “ex” résonne tellement fort qu’il emplit toute la pièce. C’est un fait scientifique ! Je n’invente rien. Fais moi confiance, j'ai l'expérience !

Maintenant je vais t’expliquer dans le blanc des yeux pourquoi il ne faut vraiment pas faire ça. Et je vais même utiliser des termes psychologiques complexes, pour bien te montrer que “ouh c’est mal de parler de ça !”


Laisse toi aller. Parle. Exprime-toi.


Or donc, sache que parler d’un-e ex ne fera que renforcer le magnifique sentiment d’insécurité de ton actuel parce que si tu en parles tout le temps - même si tu bitches dessus - on pourra penser que tu es :
a/ psychologiquement dépendante de ton ex et il est donc difficile de placer de la confiance en toi. En un mot : accro ! (et en deux mots : droguée !)
b/ en névrose traumatique due à ton ex et donc pas du tout remise de ta rupture. Tu n’auras même pas besoin de te tatouer le mot “instable” sur le front.
c/ en psychose maniaco-dépressive tel Jack Torrance dans Shining. Tu traqueras de manière perpétuelle les défauts et tu seras alors libellée comme insatisfaite
d/ un pancake en chute libre au dessus de Montréal

(Maintenant s’il te plait, laisse moi reprendre mon souffle, parce que je viens d’éplucher un dico de psycho et ça m’a fait mal à la tête ! J’aurais mieux fait d’aller sur Doctissimo. Ou regarder Motus... Thierry Beccaro... quel homme tout de même.)

Enfin bref, réfléchis deux minutes : est-ce que ton actuel à vraiment envie de savoir le nombre de lits que tu as testé dans ta vie ? Qui aurait envie de savoir que sa petite-amie a rendu visite à l’intégralité de l’équipe bulgare de rugby ? Toi même voudrais-tu savoir que ton petit-copain ne faisait pas ami-ami uniquement avec une chaussette avant de te rencontrer ?!


Tu n'arrives pas à la cheville de l'ex de ton copain...


Ça rend jaloux ! Voilà ! Et la jalousie, ça ne donne pas de bonnes bases pour une relation saine ! (Dis donc, ça c’était drôlement psychologique ! Dis merci avant que je ne te pince la joue ! Garnement !)

Alors oui, certaines vont peut-être arguer que ça permet de ne pas reproduire les erreurs passées et qu’on peut mieux comprendre la personne et que vraiment, si, ça aide... Ca me donne bien envie de dire “menteuse” vu qu’on est entres nous là.

Les conseils de tata Odette sont donc les suivants :
- Ne jamais aborder le sujet soi-même. Ou alors vas-y à fond et braque lui une lampe en plein visage en l’attachant sur une chaise ! Avec un peu de chance il/elle va aimer ! (Comme en 40... Didjiou...)
- Être vague quant à la durée de tes relations précédentes. Mais pas trop vague ! On ne dit pas “oh je ne me rappelle plus, il y en a eu tellement !”
- Ne pas critiquer gratuitement son ex. Ça ne sert à rien, vraiment ! C’est ton ex, c’est du passé !
- Ne pas comparer ton actuel et ton ex. Parce que même s’il n’a pas cette merveilleuse fossette en haut des fesses, ton actuel a beaucoup d’autres qualités !


Mais avec discrétion hein !


Là je sais que tu as tout compris sur les ex, non ? Non ?! En tout cas n’oublie pas ce vieil adage du 16e siècle après la chute de Rome : “Ressortir avec un-e ex, c’est comme ravaler son vomi !”

Et bon appétit bien sûr !

mardi 9 juillet 2013

Starbucks : mode d'emploi

Hey, c’est la fin du mois et tu viens d’être payée, ou alors tu as économisé assez d’argent sur ta bourse étudiante en mangeant des pâtes pendant 1 mois. Et tu ne sais pas quoi faire de tout cet argent qui s’ennuie ferme sur ton compte en banque ? Mais va donc chez Starbucks !

Je ne pense pas qu’il soit nécessaire que je te présente l’enseigne à la sirène doublement bien membrée ou que je te parle de leur superbe devanture verte. Tu rêves déjà bien assez devant l’entrée, humant l’arôme de café en attendant de pouvoir t’offrir cette petite folie du samedi après-midi !

Mais sais-tu vraiment comment faire pour bien commander et boire ce nectar des Dieux ? Non ? Alors sers-toi un verre d’eau et laisse toi faire... promis, ça fera pas mal.


L’entrée en scène 
On n’entre pas dans un Starbucks comme dans une boulangerie. Là ton choix ne se limitera pas à une baguette pas trop cuite ou à un pain tranché s‘il vous plait ! Chez Starbucks, des dizaines - que dis-je - des centaines de possibilités plus exotiques les unes que les autres assaillent tes yeux larmoyants.

Conseil #1 : étudie l’ennemi avant d’attaquer !

Evite cet embarassement profond qui te fera bégayer un “café tout simple” devant la mine réprobatrice d’une foule de jeunes filles en manque de style caféine : étudie la carte au préalable. Connaître la différence entre un lattè, un macchiato, ou encore un mocha est pri-mor-dial ! Et changera sûrement ta vie à jamais ! (Bah oui ! Ca pourrait être la question à 10 000 € d’un jeu télévisé sur TF1 !)


La commande 
Tu es maintenant prête pour faire valoir ton choix mûrement réfléchi. Clame-le de manière désinvolte sans regarder le tableau des boissons avec un air égaré ou tu seras estampillée “jeune naïve” en rouge et en clignotant. C’est alors qu’on va te facturer le supplément chantilly, framboise et pépites de chocolat à 2€/chaque... et ton breuvage aura dans tous les cas un goût profond de défaite.

Maintenant on va sûrement te poser une question importante : “tall, grande ou venti ?” Pas question de bégayer devant cette innocente question ! Oui tu as sûrement envie de hurler qu’on t’en veux ! Que tout ce que tu voulais c’était un bête café avec un peu de chantilly sur le dessus et que de toute façon tu en as marre de faire le pied de grue depuis une demi heure ! Mais garde ton calme et si tu étais juste juste pour finir ton mois, choisis “tall” !

Conseil #2 : si on te demande ton prénom, ne bafouille pas, ne rougis pas. Non personne ne te drague, c’est simplement pour retrouver ton gobelet... comme le chien marque le poteau...

Chez Starbucks, tu as toujours une petite marque d'attention personnalisée...

Bon alors ? La commande s’est bien passé et tu crois que tu peux enfin souffler ? Tu te trompes mon agneau...


Payer et partir (mais pas l'inverse) 
Arrivée à la caisse tu ne sais que faire : sortir ta carte jeune , Faire tes fonds de poche pour y dénicher quelques pièces , A croire que tu ne veux pas faire partie du club VIP... Sors ton billet de 50 (tu sais, celui que tu gardais sous ton matelas), chiffonne le un peu pour faire plus vrai et cache tes larmes en le tendant à la caissière. Et là, tu ne sais plus quoi faire !

Conseil #3 : Trouve une foule de personnes désoeuvrées mais faisant croire qu’ils sont cools. Là est ta prochaine étape.

Mais oui, car au Starbucks, mieux vaut avoir un ami imaginaire pour passer le temps en attendant ta commande !

1940 : Ouverture du premier Starbucks à Paris

Et puis soudain : “Cuuuuu... cuuuuuu !” Quoi ? Quelqu’un aurait donc le syndrome de Gilles de la Tourette au milieu de ce lieu sacré ? Tu t’approches et un employé à la mine revêche te demandera courtoisement : “c’est vous le double cappucino grande framboise ?” Et oui, c’est bien toi, mais ton prénom à toi c’est Marie-Cunégonde...
“Pouvez pas répondre quand on vous appelle ?”
Inutile de te justifier, il t’a oublié dès le point d'interrogation posé délicatement à la fin de sa phrase...

Maintenant prend ton doux breuvage et essaie de trouver une place parmis la foule qui peuple les lieux. Slalomme entre les tables aux gobelets vides mais aux clients bien présents, évite les sacs de shopping des hordes de jeunes filles assoiffées de potins et fraye toi une place entre une poubelle et une poussette, peut-être même en terrasse avec les gaz d’échappement des voitures, la fumée de clope de ton voisin dans le nez, ton iPad casé sur tes genoux et les passants bousculant ta table en te jetant un regard noir car tu es une privilégiée qui va chez Starbucks... Enfin surtout, n’oublie pas d’immortaliser cet acte hors du commun sur Instagram avec un commentaire en anglais, en saupoudrant le tout de plein de hashtags... Tu l’as bien mérité ! 




 


Coût de cette pause caféinée :
- un café : 9€ (si tu es chanceux)
- un iPad : 416€
- un mug Starbucks qui te permettra de prouver à tout jamais que tu y étais - et qui te servira à faire ton café instantané au travail : 15€



Mais comme on dit : “quand on aime on ne compte pas” hein ?










Note de la rédaction : l'auteure a démissionné après avoir fait une recherche google avec "starbucks coffee" et qu'on lui a proposé "starbucks coffee swag" sans même l'avoir anesthésiée au préalable.

lundi 1 juillet 2013

J'ai gardé mon T-shirt à la gay pride


 
Samedi dernier, tu sais bien qu’il y avait la gay pride dans les rues de notre bonne vieille capitale... Quoi ?! Tu as loupé cette incontournable manifestation faite pour marcher à moitié à poil dans tout Paris revendiquer les mêmes droits et égards pour tous ?


Sèche tes larmes, ton envoyée spéciale y était et t’a concocté un petit compte-rendu ! (Et je sais que rien qu'en voyant la photo-titre, tu es tout émoustillé. Coquin va.)




14h Départ de la gay pride de Montparnasse
14h30 Le cortège atteint Port-Royal dans la liesse et l’effervescence...
15h “Raaaaah ! J’suis à la bourre ! J’suis à la booooourre !”
15h30 “J’trouve pas mon jean ! Mais où est-ce que je l’ai miiiiis ?!” *sonnerie de téléphone* “Allo ? Ah non mais carrément ! Je suis trop en route là ! Je vous appelle quand j’arrive mais je dois... déposer des fringues au pressing avant ! Si ! Si ! J’t’assure ! Aller à toute !”
16h Votre journaliste de choc se propulse hors de son appart pour rattraper la parade à Disneyland Jussieu. Finalement c’est tout simple, il suffit de suivre les camions de merguez-frites.
16h45 Retrouvage des copines, on se faufile dans la foule et on s’arrête au bord de la route pour contempler le défilé. Des plumes, des paillettes, des policiers en armures...
16h47 Ça y est. On en a déjà marre.


Mes acolytes et moi-même, en quête d’un lieu de perdition pour boire un verre, avons donc décidé de suivre le cortège jusqu’à Bastille, et de là, nous échouer dans un quelconque bar.

Plusieurs réflexions m’ont frappé alors que nous suivions un char :
- J’avais vraiment envie de donner ma veste à toutes ces filles en soutien-gorge et ces mecs en slip. J’en déduis que les gays n’ont pas assez d’argent pour s’acheter des vêtements, et ça me rend ma-lade de voir cette inégalité salariale dans les rues !
- Le concerto qui a du suivre l’arrachage des scotches que toutes ces nanas avaient sur les tétons a du être terriblement mélodieux...
- Les transsexuels sont beaucoup plus féminins que moi, et je paierai cher pour qu’ils m’apprennent à marcher sur des talons de 12 comme dans des espadrilles. J’étais aussi un peu jalouse de leurs robes à paillettes... mais bon...


Et puis nous sommes arrivées à Bastille en musique, poussées en rythme par les CRS, qui nous parquaient comme des bêtes faisaient suivre un chemin complexe pour que nous ne gênions pas la circulation des chars. Finalement après avoir tendu l’oreille quelques minutes au son des booms booms du concert et des rebondissements des poitrines féminines dénudées, nous sommes parties.

Petite balade dans le Marais où tous les bars arboraient un grand drapeau multicolore pour appâter le chaland, puis nous nous sommes égayées vers des soirées variées... il est alors 19h30.


Et on fait tourner les serviettes
Comm' des petites girouettes...


Que pouvons-nous retenir de cette gay pride les amis ?

Que la perruque en filament d’argent est décidément passée de mode.
Que porter un soutien-gorge, c’est beaucoup trop has-been.
Et que, quand même, il reste encore quelques efforts à faire pour l’égalité et l’entente de tous.


Bon et toi alors ? T’es allé(e) ? T’en as pensé quoi ? Mais raconte moi !